lundi 20 février 2012

Trek hivernal (3)

On retrouve rapidement la congère. Même au delà, la neige a presque recouvert nos traces. Au bout d'une petite heure on ressort enfin de la tempête. 
 Tout va bien. Nous sommes protégés du vent sur ce versant.
On est en sécurité. Il ne reste plus qu'à redescendre.
 En contre bas, on aperçoit de nouveau la vallée.
 Je peux marcher sans mes raquettes sur la piste tassée du matin.
 On retrouve le bouleau.
Il est presque 15 heures quand on arrive à lisière la forêt.
Pendant la pause, Woh Pa en profite pour faire une petite sieste.

Quelques centaines de mètres plus tard, on retrouve la bordure enneigée du petit bois de sapins. On est motivés et mes deux collègues mettent la main à la patte pour m'aider à finir l'abri commencé la veille. Je refixe la peau et referme l'abri avec deux parois en branches. Je recouvre toute la base extérieure avec de la neige. Je renforce les armatures souples de la paroi du fond et du toit et demi tunnel. 

Je crée une plateforme à l'intérieur recouverte de branches pour le couchage. On creuse ensuite un grande fosse au niveau de l'entrée pour évacuer le froid durant la nuit.
  J'installe ensuite ma grande peu d'élan géante qui va me servir me servir de matelas . Deux peaux de rennes cousues ensembles complètent mon couchage. Durant la nuit je glisse mes pied dans le grand sac à dos afin d'éviter les pertes de chaleur.
 Deux autres plateformes sont aménagées pour le matériel et pour installer la lampe à graisse.
Je referme la petite entrée à l'aide de mon traîneau.
Cette journée était superbe, dure bien sûr, mais superbe!
Dehors il neige. Je suis le plus heureux du monde!

vendredi 17 février 2012

Trek hivernal, deuxième jour (2)

C'est le matin, le soleil ne s'est pas montré. Le ciel est gris et bas, et la neige tombe toujours. Le sous bois est recouvert d'un nouveau manteau immaculé.


J'emporte dans un  petit sac fourré, une gourde en écorce. J'ai des morceaux de viande grillés et quelques noisettes, plusieurs lames de silex, des lanières de cuir et ma "pioche" en bois de cerf. 

La neige a recouvert complètement les traces de la veille. Une épaisse couche de poudreuse annonce une ascenssion longue et difficile. Mais le chargement beaucoup plus léger me permet d'avancer plus aisaiment.

Au sortir de la forêt, le vent souffle et  forme des congères. Il y a plus d'un mètre sous nos pied. Nous rejoignons un chemin sur le flanc de la montagne, en contre bas de la crête, pour gagner de l'altitude. Nous sommes motivés et plein d'énergie. Woh Pa marche devant et trouve instinctivement les zones ou le vent a aminci la couche de neige.
Je récupère quelques bandelettes d’écorce sèches sur le tronc du dernier bouleau. 


Le brouillard se lève soudain, et nous laisse voir furtivement le fond de la vallée.


 Who Pa est ravi de sa promenade! 
 Il est sans conteste plus à l'aise que moi sur ce terrain!
Le brouillard reviens aussi vite qu'il s'était déchiré.

Mais ma veste et ma capuche sont très efficace et malgré la neige qui s'accroche, j'ai le visage au sec et la tête au chaud.

 Et puis le vent redouble...
La neige se resserre et la vision se bouche...

  Il est environ midi lorsque nous arrivons en vue du col...

. Face à nous, en lieu et place du chemin, s'étale une immense congère.
Woopa est nerveux mais essaye quand même de passer, 
 il nage littéralement dans la poudre, et ne peut pas m'aider.
 Arrivé près du bord je casse la neige avec ma sagaie et mes raquettes.

Nous finissons par franchir l'obstacle, mais de l'autre côté les bourrasques de vent soufflent de travers. La texture de la neige change, elle est un peu croûtée, et  ma progression avec les raquettes n'en est que plus facile et le traîneau glisse tout seul.

Mais au bout d'une centaine de mètres, nous nous sommes égarés. Nous faisons un pause. On ne voit plus rien. Le sommet à seulement quelques centaines de mètres est pris dans un brouillard épais.. Nous sommes à 1450 mètres d'altitude devant un paysage nu. Devant nous, se trouve la dernière montée qui se fait sur la crête et mène au sommet couvert de roches, but et raison de notre présence ici.
Pourtant tout va bien, mes vêtements sont étanches et je n'ai pas froid. La fourrure de la capuche me protège  parfaitement. Et malgré mes incursions dans la neige profonde, mes chaussures et mon pantalon me tiennent  bien au chaud. Même la gourde que je teste pour la première fois résiste parfaitement.

Au milieu de rien, un houx casse le vent créant une congère. On se protège du vent. On mange un morceau et on bois la moité de la gourde.
Le constat est terrible mais sans appel.
Continuer est beaucoup trop risqué. Il n'y aucun repère visuel sur la dernière partie. et le risque de s'égarer est trop important. Nous décidons de tourner des images avant de faire demi tour. Je ne suis qu'à quelques centaines de mètres, pourtant, à  regrets, je dois tourner le dos à mon objectif....

Mais il y en a un nouvel objectif se dessine, retrouver notre chemin, car le blizzard a déjà balayé nos traces ...


Nous sommes pris dans la tempête...








jeudi 16 février 2012

Trek hivernal (1)

Lundi matin, je suis parti en direction de la montagne en face de chez moi, pour une randonnée de trois jours. L'idée de cette virée était d'utiliser du matériel expérimental fabriqué par mes propres soins ou glané au cours de mes voyages.
Mais comme toujours, rien ne se passe comme prévu, et dès les premiers pas, la neige commence à tomber abondamment. Les traces faites mercredi lors du repérage avec mon pote Guillaume sont  recouvertes par 20 cm de neige fraîchement tombée.
Il est midi, on est à 1000 mètres d'altitude.


Mon traîneau chargé au maximum.

Je vous présente Woopa, qui va m'occompagner lors de cette aventure.
Le premier constat est que mes vêtements sont efficaces pour le moment, je n'ai pas froid, et je ne suis pas mouillé,
Ma toute nouvelle doublure de capuche et mon col me protègent parfaitement du vent.

 Je vous présente Stéphane Kowalczyk, qui va me suivre pendant ces trois jours et filmer avec une caméra hd.
http://kowalczyk-stephane.blogspot.com/ 
Le chargement sur la luge à droite est celui de Benoit Vannet, pote de lycée qui va s'occuper des photos et de la logistique. Il est aussi le tuteur légal de Woopa.

Cette première expérimentation grandeur nature a pour but de mieux comprendre l'utilisation de mon matériel.
Est ce que mes vêtements suffisent?
Est ce que je vais avoir froid?
Comment va se comporter mon traîneau? Est il assez solide?
Mes toutes nouvelles raquettes vont elles êtres efficaces? Vont elles casser?
Et pleins d'autres questions auxquelles j'ai envie d'avoir quelques réponses.


 Le paysage est superbe, et la forêt silencieuse. L'occasion de faire quelques beaux plans séquences.
Je me repose après une grande traversée dans la poudreuse!

Et Woopa aussi!

Je coupe quelques perches pour confectionner mon abri.

Woopa

Mais les soucis commencent...
On perd du temps, notre progression est lente dans cette neige épaisse. De plus, nous voulons de belles images, ce qui prend du temps à mettre en place.
Nous sommes à 1150 mètres et l'heure avance.
Nous nous enfonçons plus avant dans les bois, la piste descend un peu, avant de recommencer à monter.
Je dois sortir mes raquettes pour pouvoir avancer... Elles vont niquel!
Je ne m'enfonce pas, elles sont légères, et elles semblent résiter aux chocs.
Mais le plus dur est à venir. Devant nous, 200 mètres de dénivelé à gravir.
Et je dois m’arrêter au bout de 10 mètres... Woopa est devant et mes raquettes glissent. La pente est trop raide et je n'arrive pas à faire avancer mon traîneau.
Je transfère mon sac sur le dos, et  modifie la charge. Ce qui me permet d'avancer difficilement mais d'avancer quand même.
La montée est terrible, et malgrès tous mes efforts je suis très lent et je refais petit à petit la liste des choses que j'aurais pu ne pas prendre dans mes affaires.
Nous sommes tous les trois très chargés, mais Benoit, le plus en forme, fait la trace et prend de l'avance.

 Woopa me soulage et m'aide vraiment à avancer.

Dans une dernière cote, je suis obligé de laisser mon traîneau et de monter mon chargement en deux fois avec l'aide de Stéphane.
Benoit arrive le premier et reviens nous soulager à son tour.
Lors que nous arrivons au camp de base, situé à 1340 mètres d'altitude, il est plus de 18h00. Je cherche un emplacement non loin de la cabane prévue pour abriter l'équipe, et nous installons la caméra sans tarder. Je dégage quelques branches, créant un espace sous les sapins. Grâce aux perches ramassées plus tôt, je fabrique une sorte de dôme recouvert d'une grande peau de vache.

Il est  19h30, je suis trempe, il fait froid et la nuit tombe, je ne vois presque plus rien, mais j'arrive quand même à allumer un feu avec ma marcassite.

J'ai sur mon traîneau un grande peau d'élan et deux peaux de rennes. J'ai aussi un pantalon ainsi que des chaussures et des gants de rechange, le tout parfaitement sec. Mais j'ai trop froid, il me manque une épaisseur sur le haut du corps car ma veste mouillée. Je n'ai pas non plus eu le temps de préparer du bois ni de finir mon abri avant que la nuit tombe.
C'est une défaite pour moi, mais je suis contraint de rejoindre mon équipe pour me réchauffer et faire sécher mes vêtements. Je suis tout de même très content de cette première journée, riche d'enseignements, même le temps m'a manqué pour tout faire.
Nous visionnons les images qui nous redonnent du courage, et mangeons tous les trois autour d'un bon feu, avant d'aller se coucher.

Demain nous devons partir dormir sur les crêtes à quelques heures de marche,  mais la neige continue de tomber. Je dois dormir entre des roches sous lesquelles j'ai porté du bois lors des repérages il y a un mois.
Mon équipe doit elle dormir sous la tente. Mais dehors nos traces disparaissent déjà sous la neige qui tombe sans discontinuer.
A regrets, nous devons changer nos plans.
Demain, nous partons plus léger, peu de nourriture, pas d'affaire pour dormir ni de rechange et on fait juste l'aller retour. J'anticipe ce moment depuis si longtemps! Nous devons atteindre ces roches sur lesquelles je rêve de faire des images depuis près de sept ans!
Je suis un peu déçu, mais les conditions météo nous forcent à la prudence.

Je dois m'occuper des photos pour vous raconter la suite.
A très bientôt,


Flo


mardi 7 février 2012

Le camp des mammouths...


La petite troupe familiale se déplace lentement.La matriarche avance en tête et ouvre la voie sur ce terrain dangereux.
Les plus faibles marchent au milieu.


Non loin de là, Naali, le petit renard blanc, a senti la présence des géants.











A bientôt...